12 décembre 2005

La chasse aux perles

Ne me demandez pas comment, mais je me suis retrouvé samedi après-midi dans une boutique spécialisée à acheter des perles de cristal pour faire des bagues. Seul.

Imaginez la scène : dans cette échoppe minuscule, je suis l'unique client de sexe masculin, au milieu de dames qui picorent des perles vendues à l'unité, à partir de 0,03 € l'unité, dans quelques centaines de petites cases. Certains des casiers sont simplement posés sur des tables et menacent, au premier mouvement brusque (sac à dos fortement déconseillé !), d'éparpiller ces dizaines de milliers de fragments de verre au sol.

Quelques minutes d'observation sont nécessaires. Je constate que les clientes utilisent divers récipients en plastique fournis par le magasin pour transporter les perles, puis apportent le fruit de leur cueillette au jeune homme à la caisse, qui fait un décompte précis de la marchandise à l'aide d'une simple pincette.

Quant à moi, n'étant pas l'instigateur de cette expédition, je suis armé de deux livres de «recettes» où des pages ont été marquées à mon intention, pour m'indiquer à quelles listes d'«ingrédients» je devais me conformer (sauf quand une substitution de couleurs vient compliquer le travail, comme «prendre des bordeaux à la place des noires, et des transparentes au lieu de cuivrées iridescentes»). La tâche de faire correspondre les noms de couleurs indiqués dans les livres avec plus de trente nuances de cristal, sans le moindre étiquetage bien entendu, n'est évidemment pas simplifiée par mon petit souci de dyschromatopsie partielle. Cela dit, moi qui peux passer des heures au rayon des vis chez Castorama, j'étais déjà content de ne pas avoir à choisir les perles.

Finalement, il me faudra près d'une heure pour rassembler les quelques 200 perles nécessaires aux projets de bagues de Muriel. Les remarques du vendeur, pour finir :
— «C'est pas du tout votre métier à vous, les perles, non ?»
Mais aussi :
— «Vous vous en êtes bien tiré, pour une première fois…»

Mouais. Une chose est sûre : la prochaine fois, les perles, je les commande sur internet.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

héhé j'ai bien rigolé en lisant ce post :)
C'est pitoresque et balbutiant.

15 décembre, 2005 10:16  

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